Assister à un programme composé uniquement de films de Jerzy Kucia est une expérience singulière, à la fois exigeante et nourrissante. C’est que les films de Kucia ont une telle densité qu’ils appellent plus à la méditation qu’à la consommation rapide. Additionnés les uns aux autres, ces courts métrages forment un ensemble cohérent et compact qui peut de prime abord sembler rébarbatif mais qui ouvre sur un univers riche et nous transporte loin de nos habitudes de consommation cinématographique, sur une terre de lyrisme, de poésie et d’évocation plutôt que de narration.
Élaboré par le cinéaste lui-même, ce programme est constitué de quelques moments forts de sa filmographie. Nous ne savons toujours pas si nous aurons l’honneur de projeter, en première mondiale, son plus récent film, Fugue pour violoncelle, trompette et paysage. Nous savons Kucia occupé à y mettre la dernière main, voyant le Festival d’Annecy approcher au bout d’un impitoyable compte à rebours. Ne nous reste plus qu’à espérer !
Marcel JEAN
CITIA