Quand le cinéma d'animation utilise photographies et prises de vues réelles pour présenter sa vision du monde.
Dix films en relation avec la photographie et/ou la prise de vues réelles. Dix films qui renvoient presque tous à une définition élargie de la pixilation. D’abord un court métrage injustement méconnu, Phantom (extrait du long métrage Zum Beispiel Otto Spalt), pour lequel les Allemands René Perraudin et Uwe Shrader photographient 5 000 personnes pour nous offrir le portrait du spectre de l’humanité.
Aussi, des œuvres explorant la fixité, comme Ferment de Tim MacMillan, I Was Here de Philippe Léonard, M+A "My Super 8" de Rino Stefano Tagliafierro et Butler, Woman, Man de Michael Langan. Dans la tension entre le mouvement et l’immobilité surgit tantôt un érotisme délicat (chez Tagliafierro, chez Langan), tantôt une quête spirituelle ritualisée (Nous avons décidé de ne pas mourir de Daniel Askill) ou un appel à la méditation au cœur de l’agitation urbaine (Parfum de lumière de Serge Clément).
Dubus, d’Alexei Dmitriev, est plutôt un jeu formel virtuose où se juxtaposent des extraits de classiques du cinéma, de Citizen Kane à Casablanca, tandis que Film Noir d’Osbert Parker cite à son tour un bon nombre d’œuvres célèbres pour orchestrer un séduisant hommage au cinéma criminel.
Enfin, le dernier mais non le moindre, Gianluigi Toccafondo nous offre avec Bandits manchots une histoire où se mêlent croyances populaires et vengeance, cela avec la même audace que le cinéaste parvient à tisser des images faites à la fois de prises de vues réelles et d’animation.
Marcel JEAN
CITIA