Premier récipiendaire du Grand prix – devenu le Cristal d'Annecy – du court métrage Annecy 1960, avec Le Lion et la Chanson, B?etislav Pojar (1923-2012) est l’auteur d'une œuvre d'exception.
Collaborateur de Ji?í Trnka dès 1947, B?etislav Pojar a contribué à moderniser l’animation de poupées en abandonnant les représentations de contes classiques ou de mondes imaginaires pour aborder de front la société moderne, notamment dans Un verre de trop (1954), qui se situe à l’apogée de la maîtrise technique de l’école de Prague. Par un découpage vif et une véritable science de la lumière, le cinéaste parvient à faire naître la sensation de vitesse, à créer un espace vaste et précis, et réussit, par un usage astucieux du montage alterné, à doter l’ensemble d’un réalisme qui en vient presque à nier la nature même des marionnettes.
Animateur génial, pédagogue généreux (il a formé tout un contingent de cinéastes, tant en République tchèque qu’au Canada), Pojar a notamment été couronné d’un Ours d’or à Berlin et d’une Palme d’or du court métrage à Cannes.
Le programme que nous lui consacrons aujourd’hui, constitué de copies 35 mm récentes venues tout spécialement de Prague, est l’occasion de prendre la mesure d’une œuvre d’exception qui a marqué l’histoire de l’animation en volume.