Synthèses des conférences 2015

Pierre Coffin, animateur | Pierre Coffin animateur / Pierre Coffin Animator © K. Pauli/CITIA

Pierre Coffin, animateur

  1. Intervenant
  2. Modérateur
  3. Synthèse

Sommaire

Pierre Coffin est quelqu'un qui sait transmettre des émotions. Ses gags visuels se veulent simples. Les personnages qu'il crée ont le don de faire rire. En mettant en scène ses animaux et créatures, il véhicule le message qu'avec du temps, beaucoup d'efforts et un peu de talent, on peut toucher le public. Il revient sur sa biographie, et nous explique comment il en est arrivé à réaliser un film avec Illumination Mac Guff, une filiale d'Universal Studios basée à Paris et comptant parmi les leaders mondiaux du long métrage d'animation.

Intervenant :

Modérateur :

Synthèse

Pierre Coffin est né au mois de mars 1967, d'un père diplomate et d'une mère écrivaine. Il évoque son enfance, les nombreux voyages, Detroit où il apprend la langue d'Hemingway, et ses doutes d'enfant qui se projetait dans le futur en se demandant ce qu'il ferait de sa vie. Tout en réfléchissant, il dessinait.

Dans une maison pourvue de nombreux livres et où il n'a pas le droit de regarder la télévision, Pierre Coffin découvre la magie des images, la bande dessinée et Sempé, dont les dessins ont l'air tellement simples qu'il est persuadé de pouvoir les reproduire. "Je cherche la simplicité parce que l'animation doit être lisible pour véhiculer une idée ou une blague", affirme-t-il. Gotlib l'a aussi inspiré. En 1968, le créateur de la Rubrique-à-brac, des Dingodossiers avec René Goscinny, travaillait au magazine Pilote. Il prenait un thème et l'abordait au second degré, dans un humour très anglais, combiné à un coup de crayon simple. Autre référence importante, l’illustrateur Gary Larson, au trait toujours simple, là encore, et dont l’humour fait une large place à l'absurde.

Pendant ses études de cinéma à la Sorbonne, Pierre Coffin commence à dessiner des cartes postales humoristiques. Il entre un jour dans un des premiers studios d'animation utilisant des ordinateurs pour une série TV et comprend qu'il a trouvé sa voie. Il intègre pendant trois ans l'école des Gobelins à Paris puis travaille un an pour Amblimation à Londres. Il entre ensuite au studio Ex Machina à Paris, à l'époque première société française de production d’images de synthèse 3D et d’effets spéciaux numériques.

En 3D, l’animation de personnages est alors encore embryonnaire. C’est le film d’Eric Darnell, Gas Planet, qui révèle à Pierre Coffin les possibilités ouvertes par cette nouvelle technique. S’ensuit un premier court métrage, coréalisé avec Elisabeth Patte, Pings. D’autres suivront avec le même univers, puis des films publicitaires (pastilles de Vichy, Vizzavi, Française des Jeux, etc.), et des séries de courts : Polar Bears, pour la BBC, Pat et Stan, pour TF1, qui trouve une chambre d’écho considérable sur YouTube. Avec les longs métrages Moi, moche et méchant 1 et 2, pour Universal, c’est l’apparition des Minions, qui accèdent aux premiers rôles avec le long métrage éponyme.

Question : Vous faites les voix de tous les Minions, comment se passe cette création ?
P. C. : Cela a commencé sur Moi, moche et méchant où nous avions décidé que ces personnages devaient parler. Nous avons réalisé des tests dans ce sens et leur langage était essentiellement basé sur des mots inventés. Nous avons commencé à découvrir que ce n'était pas forcément la compréhension des mots qui faisait comprendre l'intention des personnages, mais plutôt la mélodie formulée par des mots mis bout à bout.

LES MINIONS (3D)

Quand Moi, Moche et Méchant 2 est arrivé, les Minions sont devenus des personnages plus importants, il a fallu ajouter des mots, ou des noms dans ce langage. En général le script n'était pas très détaillé, et je me suis aperçu que je devrais écrire quelque chose pour les faire parler, même si le sens portait davantage sur la voix que sur le mot en lui-même. J'ai donc créé davantage de mots étrangers et cela était assez cohérent, puisqu'il est dit au début du film que depuis la nuit des temps ils servent les maîtres les plus méchants partout à travers la terre. Il est donc sensé qu'ils parlent un peu toutes les langues, indonésien, chinois, russe ou japonais.

Question : Aviez-vous cette idée des Minions depuis l’époque de Pings avec Elisabeth Patte ?
P. C. : Non. Ils devaient apparaître et disparaître dans Moi, moche et méchant, puis nous avons compris leur potentiel comique et nous nous sommes dit qu'il fallait développer l'idée. Éric Guillon m'a demandé au préalable s'il était possible de faire un film de 1h30 avec des personnages qui ne parlent pas correctement, puis, une fois le projet lancé, il a réalisé tout ce travail de direction artistique. Il a eu raison de poser cette question, parce que la réalisation a été assez douloureuse ! Nous avons essayé de réaliser des séries de gags drôles toutes les 10 secondes mais cela ne fonctionnait pas pour un long métrage. Nous avons donc décidé d'individualiser les trois personnages de Bob, Kevin et Stuart et de changer le concept. Bob est le petit fou enfantin, Kevin essaie de rassembler du monde pour réaliser des choses et Stuart se fiche un peu de tout.

Rédigé par Alain Andrieux, ITZACOM, France

Les synthèses des conférences Annecy 2015 sont réalisées avec le soutien de :

DGE   Région Rhône-Alpes

Conférences organisées par CITIA 

Sous la responsabilité éditoriale de René Broca et Christian Jacquemart

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