L'animation canadienne d'aujourd'hui, une création riche et variée mais toujours sombre, que ce programme met en lumière.
Le début du XXIe siècle est marqué par un soudain essor du cinéma d’animation de marionnettes au Canada. Apparaît alors une nouvelle génération de cinéastes dont les films, sombres et parfois violents, sont destinés aux adultes. Au Québec, Les Ramoneurs cérébraux de Patrick Bouchard, avec son univers nocturne et glauque, déclenche une nouvelle vague, pendant qu'au Canada anglais, Jesse Rosensweet termine The Stone of Folly.
Tandis que Rosensweet affirme la nature d'objet de ses personnages par une gestuelle mécanique, Patrick Bouchard exploite le caractère organique de ses marionnettes. Ainsi, si le premier donne à ses films un caractère distancié et ludique, le second compose avec les affects, élaborant une œuvre inspirée par le tactisme des films de Švankmajer et des frères Quay.
Dans leur foulée émerge Frédérick Tremblay, dont l’œuvre explore les tensions inconscientes qui régissent les comportements : affres de la création et dépression (Le Tiroir et le Corbeau), peur et pulsion de mort (Blanche fraise)... Dominic Étienne Simard, dans Chromosome (X-Y-Z), traite quant à lui la création autant que la procréation, comme Claire Brognez qui fait naître deux fois sa Marguerite.