L'animation en volume : Ji?í Trnka – Le Songe d'une nuit d'été

Ji?í Trnka partage avec Norman McLaren le rare privilège d’être à l’origine d’une école nationale. En effet, peu de cinéastes d’animation ont su donner à toute une cinématographie l’impulsion qui lui a permis de se développer de façon énergique et cohérente, suscitant à la fois la venue de disciples et l’émergence d’opposants.

À Prague, dans le cadre du studio nommé avec humour "Les Frères en tricot et en trucage", et sous la poussée de Trnka, une véritable école de l’animation de poupées a pris forme dans l’immédiat après-guerre. Son inspiration provenait de l’ancienne tradition du théâtre de marionnettes, Trnka ayant eu pour maître l’un des derniers représentants de cette tradition, Josef Škupa, à qui il doit en partie son art des poupées de bois sculptées avec finesse et des décors d’un extrême raffinement. Grâce aussi à la touche sensible de son collaborateur B?etislav Pojar, cela dès L’Année tchèque (1947), l’œuvre de Trnka est devenue l’étalon auquel allaient se mesurer tous les films de poupées.

Nous avons choisi, pour lui rendre hommage, de projeter le long métrage Le Songe d’une nuit d’été (1959), qui rend justice à l’exceptionnelle valeur chorégraphique de l’œuvre, car ce film est un formidable ballet qui témoigne de la grande maîtrise des animateurs tchèques.