Avec Lieux et monuments, Pierre Hébert, artiste aux multiples facettes, mélange animation et prises de vues réelles pour illustrer le temps présent et créer un "monument du monde" à partir de rien.
Depuis 1962, Pierre Hébert évolue à la crête de la modernité, signant des films qui le situent dans le prolongement de Norman McLaren et de Len Lye. Artiste au tempérament indépendant, il gravite dans les cercles du cinéma d’animation, de la nouvelle danse, de la musique actuelle et de l’art contemporain. Il est aussi l’un des rares cinéastes d’animation à se mesurer sans cesse au réel et à l’actualité.
Parmi les projets récents du cinéaste se distingue la série Lieux et monuments. Il y privilégie le métissage des prises de vues réelles et de l’animation et la définit ainsi : "L’idée est de tourner, un peu partout dans le monde, des scènes apparemment banales de la vie quotidienne telles qu’elles se déroulent autour de monuments ou de n’importe quoi d’autre qu’on peut considérer comme des marqueurs de temps, d’histoire, de mémoire et d’oubli, et de constituer ainsi une certaine image du temps présent. Le but est que l’ensemble des films, installations et sites Web, avec leurs images de rien, devienne une sorte de monument du monde."
Le programme présenté s’ouvre avec Chants et danses du monde inanimé – Le Métro, réalisé à l’ONF en 1984 et source de cette entreprise singulière.