Édito – Pierre Siracusa
PIERRE SIRACUSA
Directeur de l’Animation, des jeunes publics et de l’éducation
France Télévisions
L’ouverture de notre festival préféré coïncide cette année avec des élections européennes. Il est peut-être utile à cette occasion de rappeler le rôle majeur que l’Europe a eu dans la courte histoire de notre secteur.
Car l’animation est, à bien des égards, exemplaire des grands défis techno-industriels du Vieux Continent.
L’animation est, par nature, une industrie désespérément lente, et pourtant en perpétuelle transformation, une industrie coûteuse, qui mobilise des compétences très spécifiques…
Mais surtout, un secteur qui ne peut, dans la plupart des cas, s’envisager sur ses seuls territoires domestiques.
L’animation européenne s’est pourtant notablement développée ces trente dernières années au point d’atteindre un degré de maturité et de compétitivité remarquables.
Les efforts nationaux conséquents (CNC, services publics audiovisuels, aides institutionnelles et régionales) auraient été vains, sans le cadre européen et le soutien de ses instances.
MEDIA au premier chef, dans les aides directes à la production, mais aussi, et encore davantage, dans la création d’espaces de dialogue et d’échange entre les différents acteurs de l’industrie et de sa création (Cartoon Forum, Movie, Next, Springboard…).
Quand la fiction qualifiait encore d’europudding ses coproductions internationales, l’animation européenne construisait déjà des succès mondiaux.
Réussites industrielles incontestables, mais réussites artistiques tout autant, qui ont fait la preuve d’abord que des nations européennes pouvaient se passionner pour des contenus issus d’une autre région de l’Europe, mais aussi qu’une collaboration artistique pouvait s’envisager entre des créateurs issus de pays différents.
Il serait sans doute prématuré de parler d’une culture commune européenne, mais le renforcement ces dernières années des collaborations européennes pourrait en contenir les prémices.
Vive l’Europe de l’animation !